Du défrisage au big chop! by Poupée Crépue

I wanted something chemicals could never give me – authenticity.
 feministbabe

Je me défrisais les cheveux pour me sentir plus belle.

Tout a commencé au collège. Voici trois anecdotes qui font partie des raisons qui m’ont poussée au défrisage :

-          Une fille populaire qui portait des coiffures différentes (défrisage-teinture-rajouts-tissage) chaque semaine, voire tous les 3 jours, avait dit que j’étais « la honte de la race noire ».  Pourquoi ? Eh bien, parce que mes cheveux n’étaient pas défrisés.

-          Un copain disait que mes cheveux ressemblaient à un casque – il n’avait pas vraiment tort car je badigeonnais mes cheveux de gel pour qu’ils paraissent plus lisses.

-          A une soirée pyjama mes amies m’ont posé sur la tête une longue perruque noire en disant que je ressemblais à Naomi Campbell - forcément à l’époque j’étais flattée.

Quand je me suis défrisée les cheveux pour la première fois, j’étais excitée rien qu’à l’idée d’aller au collège.  Je n’ai pas été déçue des réactions de mes camarades Waw ! T’es plus jolie comme ça et j’en passe. Pour la première fois, j’étais jugée belle grâce à mes cheveux.

La seule personne qui a très mal réagi est mon père, qui a toujours été contre le défrisage.

Poupée Crépue défrisée

Je suis vite arrivée à la conclusion que les cheveux crépus étaient synonymes de défrisage avec tous les malheurs que cela engendre : bigoudis, postiche et rajouts. Pour résumer, un fardeau sans aucune échappatoire.

En plus,  j’avais une chute importante à l’arrière du crâne. Pour y remédier, je pensais faire une coupe à la garçonne à la Halle Berry.

En cherchant des modèles de coiffure sur le net, je suis tombée sur le blog d’une femme qui avait des sisterlocks. Avant de faire ses locks, elle avait rasé tous ses cheveux afin de retrouver sa texture naturelle : c’était la première fois que j’entendais parler de big chop.

De fil en aiguille, je suis tombée sur les sites Our hair, Black girl with long hair et surtout les blogs Afrologize & Nappy-faces, Journal Nappy Girl et la page Facebook de Beauté Afro.

J’h-a-l-l-u-c-i-n-a-i-s!  Les cheveux crépus sont glamours, versatiles et ils POooUSSENT.

Dans cette dynamique j’ai acheté des livres sur le sujet 

-          Peau noire, cheveu crépu : Histoire d’une aliénation de Juliette Sméralda

-       Grow it ! How to Grow Afro-Textured Hair to maximum Lengths in the Shortest Time de Chicoro

-          Curly Girl de Lorraine Massey

-          Thanks God I’m Natural de Chris-Tia Donaldson

-          Going Natural : How to fall in love with nappy hair de Mireille Liong-A-Kong

En une semaine,  ma décision était prise. Pas la patience de faire une transition, mon big chop à moi se fera à l’aide d’une tondeuse.

Poupée Crépue :  Big Chop Day (26.04.2010)

Le jour de mon big chop est vite arrivé (un mois pile poil après le début de mes recherches et mes lectures).

J’ai big choppé dans un  salon de coiffure - un ami qui se reconnaîtra devait me raser la tête mais mon père, inquiet, a pris rendez-vous et m’a accompagnée.

Quand je suis arrivée au salon, mes cheveux étaient dans un sale état : ternes à en devenir marrons avec les pointes couleur carotte alors que je n’avais JAMAIS fait de teinture. Ma chute à l’arrière du crâne avait empiré (abus de postiche lol)

Avant de me couper les cheveux, le coiffeur m’a gentiment dit qu’il pouvait récupérer ma chute avec un défrisage … mais bien sûr.

Quand la tondeuse est passée sur mon crâne ça a été la l-i-b-é-r-a-t-i-o-n!